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Troubles Dys et monde du travail : les dispositifs d’accompagnement en 2025

Les troubles Dys (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, dyscalculie, TDAH…) ne disparaissent pas à l’âge adulte. Pourtant, une fois quittée la sphère scolaire, les personnes concernées se retrouvent souvent livrées à elles-mêmes, confrontées à des environnements professionnels peu adaptés à leur mode de fonctionnement. En 2025, les choses évoluent : de plus en plus d’organisations prennent conscience de l’impact des troubles cognitifs invisibles sur la performance, la qualité de vie au travail et la santé mentale.

Dans cet article, nous faisons le point sur les dispositifs d’accompagnement des adultes Dys dans le monde du travail en 2025 : quelles aides existent, comment y accéder, et quelles bonnes pratiques favorisent une inclusion professionnelle durable ?

Des troubles encore mal connus dans le monde professionnel

Contrairement à d’autres handicaps, les troubles Dys sont invisibles. Ils ne se voient pas, mais peuvent impacter profondément certaines fonctions essentielles en entreprise : lecture de consignes, rédaction de mails, organisation du temps, gestion des chiffres ou prise de parole.

En 2025, selon les données du Défenseur des droits, la majorité des adultes Dys en emploi n’ont jamais déclaré leur trouble à leur employeur. Par peur de la stigmatisation ou par méconnaissance des dispositifs existants, ils préfèrent souvent développer leurs propres stratégies de compensation. Résultat : une fatigue accrue, une faible estime de soi et, parfois, un épuisement professionnel.

La RQTH : première étape vers la reconnaissance

Le principal levier pour bénéficier d’un accompagnement est la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH). Ce statut, délivré par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), permet d’accéder à des aménagements de poste et à certaines aides spécifiques.

Pourquoi demander une RQTH ?

  • Bénéficier d’
  • Accéder à un accompagnement par le service RH ou la médecine du travail
  • Obtenir une priorité pour certaines formations ou concours
  • Faciliter le recrutement via l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH)

Contrairement à certaines idées reçues, la RQTH ne pénalise pas un salarié. Elle est confidentielle, et ne peut pas être utilisée pour justifier une rupture de contrat.

Les aménagements possibles pour un salarié Dys

Chaque situation est unique. C’est pourquoi les aménagements de poste pour les troubles Dys doivent être individualisés. Voici quelques exemples concrets mis en place en 2025 :

  • Utilisation de logiciels de dictée vocale pour limiter l’écriture
  • Installation d’outils de correction orthographique renforcée (Antidote, Dicom, etc.)
  • Organisation d’un espace de travail calme et sans stimuli excessifs pour un salarié TDAH
  • Répartition des tâches selon les points forts (à l’oral, en visuel, en binôme)
  • Allégement ou reformulation des consignes écrites
  • Temps supplémentaire pour certaines missions ou examens internes

Ces aménagements raisonnables sont recommandés par la médecine du travail et peuvent faire l’objet d’un avenant au contrat de travail. Ils permettent de compenser les difficultés sans diminuer les exigences professionnelles.

Le rôle clé de l’Agefiph et du Fiphfp

En France, deux organismes jouent un rôle central dans le soutien à l’insertion professionnelle des personnes handicapées :

  • L’Agefiph (secteur privé)
  • Le Fiphfp (secteur public)

Ils proposent :

  • Des aides financières à l’employeur pour l’adaptation des postes
  • Des conseils aux entreprises via des référents handicap
  • Des accompagnements individualisés pour les salariés ou chercheurs d’emploi
  • Des formations de sensibilisation aux troubles invisibles

En 2025, l’Agefiph a renforcé ses dispositifs pour les personnes avec troubles cognitifs spécifiques, avec un accent sur les jeunes adultes et les transitions école/emploi.

Accompagnement et coaching : des dispositifs personnalisés

De plus en plus d’adultes Dys font appel à des coachs spécialisés pour apprendre à gérer leur vie professionnelle de manière plus efficace. Ces accompagnements, souvent proposés par des associations ou financés via la formation continue, peuvent porter sur :

  • L’organisation du travail (agenda, planification, priorisation)
  • La communication avec les collègues et les managers
  • La préparation d’un entretien de recrutement avec explication du trouble
  • La gestion du stress et de la fatigue cognitive

Les réseaux d’accompagnement comme Dys’Co, ANPEIP, ou les Missions Locales proposent également des suivis personnalisés pour les jeunes adultes Dys en insertion professionnelle.

Le numérique comme allié de la compensation

Les outils numériques ont révolutionné l’accès au travail pour de nombreuses personnes avec un trouble Dys. En 2025, plusieurs logiciels sont largement utilisés :

  • Dictée vocale (SpeechTexter, Word, Dragon NaturallySpeaking)
  • Synthèse vocale pour lire les documents à haute voix (ClaroRead, NaturalReader)
  • Logiciels de mind mapping pour structurer les idées (MindView AT, XMind, Mindomo)
  • Correcteurs orthographiques intelligents (Antidote, Grammalecte, LanguageTool)

L’usage de ces outils est souvent recommandé dans les préconisations de la médecine du travail et peut être intégré à un plan de compensation.

Vers une culture d’entreprise plus inclusive

La sensibilisation des équipes est un levier essentiel pour que l’inclusion des adultes Dys soit un succès. De plus en plus d’entreprises organisent des formations internes sur les troubles cognitifs invisibles, et mettent en place un référent handicap dans leurs ressources humaines.

Les entreprises pionnières vont plus loin en proposant :

  • Des modules de e-learning sur la neurodiversité
  • Des binômes de tutorat entre salariés
  • Une adaptation des outils internes (intranet, procédures, logiciels)
  • Des campagnes de communication internes valorisant les différences

Conclusion : vers un monde du travail plus accessible pour les adultes Dys

En 2025, les troubles Dys dans le monde du travail ne sont plus ignorés. Même si beaucoup reste à faire, les dispositifs d’accompagnement se renforcent, les mentalités évoluent, et la parole se libère. Il est désormais possible, pour un adulte Dys, de réussir professionnellement, à condition d’être reconnu, accompagné, et soutenu.

L’enjeu est double : offrir des conditions de travail équitables, et permettre à chaque personne de déployer ses compétences dans un environnement adapté. Car les adultes Dys ont bien plus à offrir que leurs difficultés : créativité, persévérance, capacité d’adaptation et vision originale des problèmes sont autant d’atouts pour l’entreprise de demain.

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