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Dyspraxie de l’enfant : symptômes, diagnostic et évolution

La dyspraxie est un trouble des apprentissages qui perturbe le quotidien et la scolarité de l’enfant. Elle occasionne des difficultés dans les gestes, les jeux, l’écriture… Souvent dépistée à l’école, un bilan médical est établi par une équipe pluridisciplinaire, permettant une approche globale des difficultés.

Les symptômes de la dyspraxie

Les enfants dyspraxiques se plaignent de multiples difficultés affectant leur vie quotidienne, notamment à l’école.

Certains symptômes peuvent être révélateurs de la dyspraxie, sachant qu’ils varient et sont plus ou moins accentués d’un enfant à l’autre.

L’enfant dyspraxique est maladroit et apprend difficilement les gestes nouveaux

Quand il se prépare, il a du mal à s’habiller, se coiffer, préparer son cartable et/ou lacer ses chaussures.

Lors des repas, il éprouve des difficultés pour mettre le couvert et se servir à boire, et il se tache facilement.

De plus, il fait tomber les objets et/ou les casse, et il manipule difficilement certains d’entre eux (clés, ciseaux, compas, règle utilisée pour tracer des traits, etc.)

Certains loisirs peuvent aussi être compliqués pour lui (ex.: jouer aux billes, pratiquer un instrument de musique).

L’enfant se fatigue vite quand il doit aborder une activité requérant habilité et coordination des mouvements. En effet, cela lui demande beaucoup de concentration, pour un résultat qui reste souvent malhabile.

Il se désintéresse des jeux de construction et du dessin

Il préfère les jeux d’imagination qu’il invente avec ses amis, et son esprit est vif dans ce domaine.

Son langage oral est riche, il aime raconter des récits bien construits, et sa mémoire est bonne.

L’enfant dyspraxique a des difficultés pour écrire et dessiner

Son écriture est lente et malhabile. Sa main se crispe sur le crayon, ce qui engendre parfois des douleurs. L’enfant peine aussi à poser des opérations, alors que sa logique et son raisonnement sont normaux. Ses cahiers ont un aspect brouillon et peu soigné. Ses dessins sont pauvres et mal structurés.

En revanche, les commentaires qui les accompagnent correspondent tout à fait à son âge.

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Il peine à s’orienter dans l’espace

Il est délicat pour lui de se déplacer dans des lieux peu familiers ou de lire un plan.

Se repérer dans la page d’un cahier, dans un texte long, dans un livre ou un dictionnaire, lui demande aussi de gros efforts. La lecture de graphiques ou de tableaux est également concernée par ce problème.

Le diagnostic de la dyspraxie

Le diagnostic de la dyspraxie peut être évoqué précocement par le pédiatre ou le médecin traitant de l’enfant, ou dans un centre de Protection maternelle et infantile (PMI). Toutefois, le plus souvent, c’est le médecin scolaire qui détecte la maladie (les troubles devenant plus visibles après l’entrée à l’école maternelle). Il peut en cas de doute prescrire un bilan psychomoteur pour faire le points sur les difficultés de l’enfant.

Si les difficultés sont durables, un bilan médical complet est nécessaire.

Ainsi, le médecin traitant ou le pédiatre peuvent prescrire un bilan. Il permet de préciser le diagnostic de dyspraxie, pour envisager les soins les mieux adaptés à l’enfant.

Où est fait le diagnostic et bilan de dyspraxie ?

Ce bilan est réalisé, si possible dans un centre référent, par une équipe pluridisciplinaire coordonnée par un médecin, qui peut regrouper notamment :

  • un pédiatre;
  • un neurologue (médecin spécialiste des maladies du système nerveux) ;
  • un pédopsychiatre (médecin spécialiste des troubles psychologiques de l’enfant) ;
  • un psychologue;
  • un psychomotricien (professionnel de santé rééduquant les troubles de la motricité) ;
  • un orthophoniste (auxiliaire médical assurant la rééducation du langage) ;
  • un ergothérapeute (rééducateur proposant une réadaptation à l’environnement, basée sur l’activité physique et manuelle) ;
  • un ophtalmologiste ;
  • un oto-rhino-laryngologiste ou « ORL » (médecin spécialiste des oreilles, du nez et de la gorge).

Ce bilan considère l’enfant dans sa globalité, pour faire le point à la fois sur :

  • ses difficultés d’orientation dans l’espace ;
  • ses troubles liés à la coordination et à l’automatisation des gestes ;
  • sa maladresse dans les activités de la vie quotidienne ;
  • d’éventuels troubles associés (ex.: problèmes liés aux mouvements oculaires, à un déficit de l’attention, à un manque de confiance en soi ou à une anxiété).

Qu’est-ce qu’un « centre référent » pour la prise en charge de la dyspraxie?

C’est un lieu d’information, de diagnostic et/ou de prise en charge des troubles spécifiques du langage et des apprentissages.

Implanté dans un centre hospitalier régional, il regroupe une équipe pluridisciplinaire compétente pour :

  • diagnostiquer la dyspraxie ;
  • coordonner les soins (le plus souvent dispensés à l’extérieur du centre, mais parfois assurés par son équipe).

Si possible, le bilan médical pour un enfant dyspraxique doit être effectué dans un lieu de ce type. Pour rechercher le centre référent le plus proche de chez vous, vous pouvez consulter le site de Santé publique France.

Bilan de dyspraxie : quels examens ?

Un examen médical et parfois ORL

Un examen clinique est d’abord pratiqué pour exclure tout trouble moteur, orthopédique ou musculaire qui pourrait expliquer les problèmes rencontrés par l’enfant.

Des examens complémentaires peuvent aussi être requis (recherche d’une éventuelle surdité par un ORL par exemple).

Un bilan neuropsychologique

Il se déroule sous la forme d’un entretien, d’un examen clinique et de tests, destinés à étudier le fonctionnement du système nerveux.

Des tests dits « psychométriques » (mesurant les compétences et difficultés de l’enfant) sont également effectués. Ces évaluations concernent la mémoire à court et à long terme, l’attention, le langage oral et écrit, ainsi que les diverses fonctions cérébrales. Elles précisent les caractéristiques de la dyspraxie et permettent d’élaborer un traitement adapté (ex.: rééducation par un ergothérapeute).

Un bilan ergothérapique

Il se concentre sur la motricité, l’usage de la vue et du toucher, l’organisation dans l’espace. Il estime aussi l’autonomie de l’enfant dans la vie quotidienne, et sa capacité à utiliser les aides proposées par l’ergothérapeute.

Un bilan ophtalmologique et orthoptique

Il recherche des anomalies de la motricité des yeux ou un trouble de la vision.

Un bilan orthophonique

Il évalue le langage oral et écrit, ainsi que le raisonnement logico-mathématique.

Un bilan pédopsychiatrique

Il recherche d’éventuels troubles du développement affectif ou psychologique (ex.: anxiété, état dépressif).

L’ÉVOLUTION DE LA DYSPRAXIE DE L’ENFANT

Les enfants ayant une dyspraxie progressent car les capacités motrices s’améliorent avec l’âge, mais des différences persistent au fil du temps, au moins pour les enfants les plus sévèrement atteints qui ne surmontent pas complètement leurs difficultés.

Ces difficultés sont plus importantes si l’enfant présente d’autres troubles des apprentissages (dyslexietroubles du langage oral…) ou un TDAH.

Toutefois, on peut réduire ses répercussions quotidiennes grâce à :

  • un diagnostic précoce et un bilan précis ;
  • un projet thérapeutique adapté à l’enfant, pour faciliter ses apprentissages et sa scolarité, et mettre en valeur ses capacités. Cette démarche l’aide aussi à mieux préparer son avenir professionnel.

Source : www.ameli.fr

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