Autisme et TND : tout savoir sur la scolarisation
La scolarisation des enfants présentant un trouble du spectre autistique ou un trouble du neuro-développement à l’école « ordinaire » est l’un des axes du 3ème engagement pris de la stratégie nationale pour l’autisme. Il rappelle que les priorités sont l’accès à l’apprentissage, la socialisation, l’inclusion dans la société pour le présent et le futur.
Cartographie des établissements spécialisés (UEEA, UEMA, DAR)
Chiffres clefs de la scolarisation des enfants avec troubles du spectre autistique en 2022
Ouverture de 84 nouvelles classes ou nouveaux dispositifs spécifiques
- 54 en maternelle (UEMA)
- 30 en élémentaire (UEEA), dont 15 sont de nouveaux dispositifs appelés « d’autorégulation » (DAR)
Plus de 700 nouveaux élèves autistes feront ainsi la rentrée aux côtés de leurs camarades pour une scolarité à plein temps. Ils s’ajoutent aux 44 000 élèves déjà scolarisés en milieu ordinaire.
Au total, 300 classes créées en 4 ans et 435 classes sur l’ensemble du territoire à la rentrée 2022.
Quels sont les différents dispositifs existants pour la scolarisation des enfants avec trouble du spectre autistique ?
Les enfants et les adolescents autistes peuvent avoir des compétences en langage, motricité ou capacité d’attention très diverses. La stratégie nationale a donc comme priorité de favoriser le développement de plusieurs formes de scolarité.
Depuis 2018, il existe 4 parcours de scolarisation
La classe ordinaire
Ce qui est privilégié, c’est d’abord une scolarisation à l’école, dans une classe « ordinaire », au collège ou au lycée, c’est-à-dire dans une classe avec les autres enfants du même âge.
Quand il est en classe, l’élève peut être accompagné :
Par un accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH). Selon les besoins de chaque élève, l’AESH l’aide à organiser son travail, à communiquer, à maintenir son attention, etc.
L’élève peut aussi être accompagné par des spécialistes tels qu’un éducateur, un psychologue, un psychomotricien, un orthophoniste… Ces spécialistes peuvent intervenir pendant le temps scolaire.
Dans certains cas, la scolarité se fait avec l’appui d’une unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS). En école, collège, lycée, l’enfant est scolarisé dans sa classe de référence, et bénéficie en plus du soutien d’un enseignant spécialisé dans la classe ULIS.
La classe spécifique (unité d’enseignement maternel ou élémentaire)
Une deuxième solution est, selon l’âge de l’enfant, qu’il rejoigne l’école mais dans une classe spécifique. Cette classe s’appelle Unité d’enseignement maternelle autisme (UEMA), ou Unité d’enseignement élémentaire autisme (UEEA).
La classe est animée par une équipe spécialement formée à l’autisme et aux bonnes pratiques recommandées par la Haute autorité de santé. L’équipe se compose en général d’un enseignant spécialisé, d’éducateurs, de psychologues, psychomotriciens et orthophonistes.
Les enfants bénéficient donc de l’environnement éducatif ordinaire d’une école, et d’actions éducatives et rééducatives spécialisées. Des temps d’inclusion en classe ordinaire leur sont également proposés.
Le disposition d’autorégulation
Le « dispositif d’autorégulation » est une nouvelle forme de scolarité inclusive : les enfants sont toujours à l’école, dans leur classe ordinaire, avec leurs camarades de même âge, mais bénéficient, selon un programme individualisé, d’un enseignement « d’autorégulation ».
Au sein de l’école, une pièce leur est dédiée. Dans cette pièce, une équipe spécialisée leur apprend un ensemble de techniques pour améliorer leur attention, leur comportement et leurs émotions tout au long de la journée scolaire. Dès qu’ils se sentent prêts, ils rejoignent leurs cours.
Pour en savoir plus sur les dispositif d’autorégulation : handicap.gouv.fr/les-dispositifs-dautoregulation
L’institut médico-éducatif (IME)
Une quatrième solution peut être proposée : l’entrée dans un institut médico-éducatif (IME).
Cette orientation concerne les enfants qui, pour l’instant, ne peuvent pas s’inscrire dans le rythme ordinaire d’une journée de classe en milieu ordinaire.
L’établissement médico-social qui les accueille, organise des activités scolaires dans une unité d’enseignement, avec un petit groupe d’élèves, en complément des activités éducatives ou rééducatives proposées par ailleurs.
Les professeurs ressources TSA
103 professeurs ressources conseillent et accompagnent les professeurs qui ont des élèves autistes, partout en France
Quel est le rôle principal d’un ou d’une professeur(e) ressource TSA ?
Les principales missions de ces professeurs ressource sont :
- L’observation de l’enfant
- La compréhension des besoins de l’enfant
- L’accompagnement sur le terrain et des enseignants
- L’écoute du corps enseignant pour apporter des réponses collectives, de manière personnalisée pour chaque enfant
Quel sont les moyens d’action d’un(e) professeur(e) ressource pour les enfants avec TSA ?
Des formations et des solutions clés en main peuvent être mises en place par les professeurs ressource. Elles ont pour but de mieux comprendre le fonctionnement des enfants avec un trouble du spectre autistique, mais aussi rassurer les équipes éducatives.
Sur le terrain, des moyens plus concrets peuvent être mis en place, en fonction de l’enfant, pour réguler au mieux son quotidien en fonction de ses besoins. Par exemple, une application permet aux enseignants de projeter au tableau un timer, un sablier, un sonomètre, afin de contrôler le volume sonore et l’aider dans sa gestion de classe. Cela peut aussi faciliter grandement la compréhension de la situation par les élèves TSA.
Des méthodes dédiées existent comme le TEACCH (Treatment and Education of Autistic and related Communication Handicapped Children, ou Traitement et éducation des enfants autistes ou souffrant de handicaps de communication apparentés) qui repose sur le principe de structuration du temps et de l’espace qui permet de rendre visuels et clairs le temps et l’espace dans lesquels évolue l’élève.
Concrètement, cela peut se traduire par proposer à l’enfant une table, sur laquelle il pourra trouver sa photo, lui proposer un emploi du temps visuel au début très simple, avec simplement une alternance entre deux activités : à gauche les activités à faire, au centre ce qu’il est en train de faire, à droite les activités terminées. L’élève est ainsi rassuré et plus calme : il comprend ce qu’on attend de lui.
Les méthodes de prise en charge cognitives et comportementales sont recommandées. Ci-dessous quelques exemples :
- En savoir plus sur la méthode ABA
- En savoir plus sur la méthode de Denver
Le travail des professeurs ressources TSA concerne-t-il uniquement les enfants autistes ?
Dans la vidéo ci-dessous, le livre Comment être un super copain de Karen Pierce est évoqué. Vous pouvez consulter une adaptation de ce dernier sur [www.autisme.qc.ca]
Karen Pierce est une universitaire américaine, qui a écrit un ouvrage à destination des professionnels et un petit manuel illustré, qui s’adresse aux enfants. Il s’agit d’expliquer aux enfants comment s’adresser à leurs petits camarades atteints du trouble de spectre autistique. Dans ce manuel illustré très simple se trouvent de nombreux conseils pour guider les élèves à mieux se comprendre les uns les autres : « Attire l’attention de ton camarade », « Fais des phrases simples », « Donne-lui des choix : « tu veux jouer avec la voiture ? » « avec la poupée ? », « Montre-lui comment jouer », « Félicite-le », « Dis ce que tu fais », etc. Retranscrit dans l’univers scolaire, cela peut donner : « Colle la gommette ici », « Pointez », etc., à tous les moments de la journée. Les élèves présentant un trouble de spectre autistique, s’enrichissent de ces échanges : ils peuvent développer des capacités d’attention conjointes, d’imitation, des jeux de faire semblant. Il est intéressant de constater que les élèves, dits neurotypiques, développent eux aussi de nouvelles compétences : ils observent mieux, prononcent mieux, parlent mieux.
Quels résultats pouvons-nous observer suite à une intervention d’un(e) professeur(e) ressource TSA ?
- Découvrez le témoignage d’Amélie Rosselot, professeure ressource TSA dans la vidéo ci-dessous qui raconte l’une des évolutions qu’elle a pu observer chez un élève avec trouble du spectre autistique dont elle s’occupait.
Documents à télécharger
- Téléchargez la version accessible de la vidéo sur les dispositifs scolaires (24.5 Ko)
- Téléchargez la version accessible de la vidéo « Quel est le rôle principal d’un ou d’une professeur(e) ressource TSA ? » (13.72 Ko)
- Téléchargez la version accessible de la vidéo « Quel sont les moyens d’action d’un(e) professeur(e) ressource pour les enfant avec TSA ? » (13.9 Ko)
- Téléchargez la version accessible de la vidéo « En quoi consiste le travail de partenariat d’un(e) professeur(e) ressource pour un enfant avec TSA ? » (14.48 Ko)
- Téléchargez la version accessible de la vidéo « Le travail des professeurs ressources TSA concerne-t-il uniquement les enfants autistes ? » (14.52 Ko)
- Téléchargez la version accessible de la vidéo « Quels résultats pouvons nous observer suite à une intervention d’un(e) professeur(e) ressource TSA ? » (14.02 Ko)
Source : handicap.gouv.fr
Ma fille de 11ans est TSA non diagnostiquer. Son parcours en classe ordinaire était compliqué pour elle. Malgré un accompagnement génial de sa maîtresse et AVS, chaque jour on adapter suivant Enola,3h par c’était beaucoup trop pour elle.
Apres 5ans d’attente, une place en IME!! Quelle changement…
Ma fille y ai très épanouie et a fait beaucoup de progrès en 2ans.
Merci merci mille fois pour tous à sa maîtresse et AVS.
Courage 💙
AESH depuis 14 ans, ayant un frère autiste sévère et un fils autiste asperger. Actuellement auprès d’un élève autiste en GS (mi temps hopital de jour). Je vais être direct en vous disant que malheureusement cet enfant n’a pas sa place en classe ordinaire. Il est en souffrance, fait des crises dès qu’il est contrarié, ce qui dérange la classe. Je dois m’isoler avec lui alors que je n’ai pas le droit. Je suis personnellement formée mais ce n’est pas le cas de toutes les AESH. Cet enfant devrait être en structure spécialisée mais pas de places. Ne pouvant pas le laisser faire tout ce qu’il veut (courir dans la classe, faire du bruit continuellement, renverser les structures des camarades ou autres, crises) , je suis dans l’obligation de le contrôler. Je précise que je ne suis qu’une AESH avec un tout petit salaire et on nous demande de faire le métier d’un éducateur spécialisé, psychologue ou enseignant spécialisé sans la structure, sans les moyens, sans les outils. Alors STOP pour l’inclusion de ces enfants en classe ordinaire. OUI, pour les classes spécialisées avec du personnel spécialisé et outils adaptés. Cordialement
Tout miser sur l’inclusion c’est très bien pour certains enfants porteurs de tsa si les conditions sont bonnes ( nombre d’élèves, formation de l’enseignant et de l’aesh….) mais pour d’autres ce n’est pas possible et le manque de place en IME est un vrai problème.