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Gérer l’anxiété et le stress liés aux troubles DYS chez les enfants et adolescents

Les enfants et adolescents présentant des troubles DYS (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, dyscalculie, TDA/H…) rencontrent fréquemment des difficultés d’apprentissage, de communication ou de coordination. Mais au-delà de ces troubles cognitifs, un enjeu majeur reste souvent négligé : le stress chronique et l’anxiété qu’ils peuvent générer. Peur de l’échec, moqueries, surcharge mentale, fatigue… Autant de facteurs qui impactent la santé mentale de ces jeunes. Dans cet article, nous explorons des stratégies concrètes pour apaiser l’anxiété des enfants DYS, en nous appuyant sur les conseils de professionnels et des témoignages de familles.

Pourquoi les enfants DYS sont-ils plus exposés à l’anxiété ?

De nombreuses études montrent que les enfants souffrant de troubles neurodéveloppementaux sont plus vulnérables aux troubles anxieux. Chez les DYS, plusieurs facteurs cumulatifs entrent en jeu :

  • Échecs répétés malgré les efforts (lecture, écriture, calcul, expression orale…)
  • Fatigue cognitive importante due à la compensation constante
  • Stigmatisation ou isolement social (moqueries, sentiment de décalage)
  • Sentiment d’injustice ou d’incompréhension (enseignants non formés, manque d’aménagements)
  • Rythme scolaire inadapté aux capacités de concentration ou d’organisation

Résultat : des enfants qui doutent d’eux-mêmes, se comparent aux autres, développent une peur de l’échec ou évitent certaines tâches pour fuir la honte ou le stress.

Reconnaître les signes d’anxiété chez les jeunes DYS

Contrairement aux idées reçues, l’anxiété ne se manifeste pas toujours par des pleurs ou de la nervosité. Chez un enfant DYS, elle peut se cacher derrière :

  • Des troubles somatiques : maux de ventre, maux de tête, fatigue
  • Une perte de motivation ou une baisse de performance soudaine
  • Une irritabilité accrue ou des comportements d’opposition
  • Une phobie scolaire ou des crises à l’heure des devoirs
  • Un repli sur soi ou une tendance à l’autodévalorisation
« Théo travaillait énormément, mais se trouvait toujours « nul ». Il pleurait souvent le soir et refusait de lire à voix haute. On pensait qu’il manquait de volonté… En fait, il était en pleine spirale anxieuse. » — Léa, maman de Théo (11 ans, dyslexique)

Stratégies concrètes pour apaiser le stress chez les enfants DYS

1. Valoriser les efforts, pas seulement les résultats

Les enfants DYS ont besoin d’un renforcement positif constant. Il est essentiel de saluer chaque pas, chaque stratégie mobilisée, même si le résultat est imparfait.

  • Remplacer « Tu as fait une erreur » par « Tu t’es accroché malgré la difficulté »
  • Utiliser un tableau de réussites hebdomadaire, centré sur les efforts et pas les notes
  • Encourager les réussites en dehors de l’école : dessin, sport, humour, entraide…

2. Mettre en place un cadre scolaire sécurisé

Un environnement bienveillant, structuré et compréhensif réduit l’anxiété scolaire :

  • Aménager les devoirs (quantité, temps, outils) en lien avec le PAP ou le PPS
  • Anticiper les changements (emploi du temps, remplaçants, évaluations)
  • Créer une routine claire pour les devoirs et l’organisation à la maison
  • Informer les enseignants sur les besoins spécifiques de l’enfant
« Depuis que j’adapte mes consignes pour mes élèves DYS, ils osent plus, participent mieux, et surtout… ils sont plus détendus. » — Quentin, enseignant en CM2

3. Apprendre à respirer et à se recentrer

Des techniques de gestion du stress simples et efficaces peuvent être proposées dès 6-7 ans :

  • Respiration en carré : inspirer 4 secondes, bloquer 4, expirer 4, bloquer 4
  • Exercice de la « bulle » : imaginer qu’on souffle dans une bulle pour y mettre ses peurs
  • Scan corporel : apprendre à ressentir son corps pour se reconnecter au calme
  • Cartes émotions : mettre des mots sur ce que l’on ressent

4. Favoriser l’expression des émotions

Les enfants DYS peuvent avoir du mal à verbaliser ce qu’ils ressentent. Il est essentiel de leur offrir des moyens alternatifs d’expression :

  • Utiliser un carnet météo émotionnelle (je me sens… parce que…)
  • Encourager le dessin, l’écriture libre ou le jeu symbolique
  • Mettre en place des temps d’échange parent/enfant réguliers (sans jugement ni correction)

5. Créer un filet de sécurité autour de l’enfant

Un bon suivi repose sur une alliance entre parents, professionnels et enseignants. Cela réduit l’isolement de l’enfant et clarifie les attentes :

  • Organiser des réunions d’équipe éducative pour coordonner les actions
  • Faire intervenir un psychologue scolaire ou un coach spécialisé DYS si besoin
  • Participer à des groupes de parole ou forums entre familles
« Depuis que j’ai une ergothérapeute et un prof qui me comprend, j’ai moins peur d’aller en cours. J’ai enfin l’impression d’être normale. » — Élise, 15 ans, dyspraxique

Et si l’anxiété devient trop forte ?

Dans certains cas, l’anxiété prend une forme pathologique. Il est alors important de consulter un professionnel :

  • Psychologue clinicien ou scolaire : pour évaluer l’impact émotionnel et proposer un accompagnement
  • Pédopsychiatre : si l’anxiété génère des troubles du sommeil, de l’alimentation ou un refus scolaire
  • Thérapeutes spécialisés (TCC, relaxation, art-thérapie…)

💡 Ne pas hésiter à consulter si l’enfant pleure tous les soirs, a peur d’aller en cours, ou se dévalorise constamment.

Vers une scolarité plus apaisée : recommandations 2025

En 2025, plusieurs évolutions peuvent renforcer la prise en compte de l’anxiété liée aux troubles DYS :

  • Inclure la santé mentale dans le PAP ou PPS
  • Former les enseignants à la régulation émotionnelle (gestes simples en classe)
  • Créer des espaces de parole dans les établissements (salles de retour au calme, médiation scolaire…)
  • Généraliser les outils numériques compensatoires pour réduire la pression scolaire

Une école bienveillante, informée et adaptée est un levier puissant pour faire baisser l’anxiété et favoriser la réussite des enfants DYS.

Conclusion : écouter, adapter, accompagner

Gérer l’anxiété chez les enfants DYS, ce n’est pas « en faire trop », c’est reconnaître une souffrance souvent invisible, et y répondre par des gestes simples mais puissants : écoute, valorisation, outils adaptés, coordination. Avec un soutien bienveillant et une approche globale, ces enfants peuvent retrouver confiance, motivation… et plaisir d’apprendre.

Sources

  • Fédération Française des DYS – Bien-être des enfants DYS (2023)
  • Lexidys – Article sur le bien-être et les DYS (2024)
  • INSERM – Troubles anxieux chez l’enfant (rapport 2022)
  • CNESCO – Climat scolaire et bien-être des élèves (2023)
  • Réflexions croisées d’orthophonistes et psychologues spécialisés

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